Quantcast
Channel: Gary – What's the Foot
Viewing all articles
Browse latest Browse all 17

Gislaine Nunes, l’avocate

$
0
0

Lors de la fracassante rupture de contrat entre Ronaldinho et le club carioca de Flamengo, le plus populaire du Brésil, un des personnages les plus controversés des coulisses du football est entré en jeu : Gislaine Nunes, 45 ans, avocate de près de 500 joueurs brésiliens, dont de nombreuses stars.
 
C’est elle qui a réussi à convaincre le tribunal que le club de Flamengo devait libérer Ronaldinho (pour des salaires non payés). Une victoire de plus pour celle dont les spécialistes estiment qu’elle est parvenue à amasser près de 350 millions de réais (130 M d’euros) pour ses clients du monde du football en 15 ans d’activité. Comme Gislaine perçoit 30% d’honoraires sur ces sommes, la fortune lui a souri. « Elle n’est pas bien vue parce qu’elle obtient des jugements qui dépouillent les clubs », affirme Denis Espana, l’avocat de Corinthians. Une certaine dose d’exhibitionnisme et un style excentrique font de Gislaine Nunes une cible constante. Elle a notamment reçu des menaces de mort.

« On a mis un animal mort devant ma porte, on m’a envoyé des couronnes mortuaires, confie-t-elle. Et j’ai reçu d’innombrables courriels de gens qui disent vouloir me tuer. »

Ce qui l’oblige à faire appel à des gardes du corps et à circuler en voiture blindée. Pour le reste, elle affirme vivre simplement. Gislaine Nunes vit à Perdizes, dans l’ouest de Sao Paulo, avec son mari et son fils. C’est là également que se trouve son cabinet, cinq avocats à son service. Elle a pour habitude de travailler en jeans et porte la robe d’avocate seulement lors des audiences. Gislaine Nunes, qui assume le fait de ne pas connaître grand-chose au football, possède elle aussi son fan club.

Outre la question du droit du travail, son cabinet s’occupe de l’image et même de la vie privée des joueurs. « Les joueurs viennent des quartiers populaires et ne sont pas préparés à gagner un tas d’argent », souligne celle que beaucoup surnomment la maezona (la mère-poule), et qui n’hésite pas à s’immiscer jusque dans leurs lits.

« Ils me disent qu’ils sortent et je leur demande : Vous avez des capotes ? N’utilisez pas celles des filles car elles ont tout planifié ».

Une telle proximité avec ses joueurs lui vaut de nombreux cadeaux de leur part : voitures, vêtements de marques, parfums, bijoux. Mais sa vie n’a pas toujours été aussi rose.

Née à Bauru, dans l’Etat de Sao Paulo, Gislaine Nunes s’est mariée en 1998, à l’âge de 21 ans, avec son amour d’enfance, Evandro, l’arrière-gauche d’un club de Campinas. À l’époque, les rapports entre les joueurs et les clubs étaients régis par un système proche de l’esclavage. « Evandro s’est blessé lors d’un match. Il a été écarté et le club a arrêté de le payer », se souvient-elle. Ils ont du vendre les rares biens qu’ils possédaient et ont connu la misère. Après avoir suivi des études de droits, Gislaine Nunes s’est donc mis en tête de défendre les droits de son mari. « Je suis allée en justice à une époque où personne n’osait le faire. J’ai gagné, les biens du club ont été saisis et j’ai tout vendu aux enchères », raconte-t-elle.

La nouvelle d’une avocate qui décrochait des victoires en justice contre les clubs s’est vite répandue parmi les footballeurs. Ainsi la période de vaches maigres a pris fin quand Gislaine Nunes a découvert que représenter des joueurs dans des actions en justice était une source inépuisable de revenu.

 
Article tiré du journal brésilien Istoé. Wilson Aquino.
Traduction : Courrier International.

 
©Prorrogacao

Cet article Gislaine Nunes, l’avocate est apparu en premier sur What's the Foot.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 17

Latest Images

Trending Articles





Latest Images